Histoire et valeurs

la protection civile vaudoise

Créée en 1963, la Protection civile vaudoise a vécu au rythme des différentes réformes fédérales pour aboutir actuellement à un corps constitué, organisé sur le principe de la milice régie par l'obligation de servir, et faisant partie intégrante du système coordonné de protection de la population.

Elle est composée des organisations suivantes:

  • 1 commandement cantonal
  • 10 Organisations régionales de protection civile
  • 1 détachement cantonal.

Quelque soit la situation ou son organisation, la Protection civile vaudoise est au service de sa population.

Les réformes
Le canton de Vaud a organisé et réorganisé sa protection civile au fil des réformes fédérales. Une première réforme en 1971 a été entreprise afin d'améliorer l'efficacité et l'homogénéité de la protection civile. On en voit encore les traces avec le matériel standardisé qui, pour une partie, est encore en fonction aujourd'hui.

La "Réforme 95" a déclenché la fin des 350 Organisations de protection civile (OPC) communales vaudoises, pour aboutir à 21 Organisation régionales de protection civile (ORPC).

La "Réforme 2004", lors de laquelle la PCi intègre le système coordonné de protection de la population, a initié la réforme vaudoise AGILE (adaptée, garante, intégrée, légitime, efficiente) qui a abouti, en 2019, à 10 ORPC et 1 détachement cantonal.

Enfin, en 2021, l'entrée en vigueur d'une nouvelle mouture de la Loi fédérale sur la protection de la population et sur la protection civile (LPPCi) impliquant une accélération de la diminution des effectifs, oblige actuellement la politique à prévoir une nouvelle réforme (TETRIS) afin de garantir la capacité d'engagement de la PCi-VD.
Les effectifs
Issus de l'obligation de servir ou du volontariat, les effectifs ont toujours constitué "le nerf de la guerre". Dans les années 80, on a même incorporé au sein de la protection civile les étrangers avec un permis de séjour C, afin de garantir les effectifs réglementaires définis.

Jusqu'en 1994, le canton de Vaud avait un effectif réglementaire de 50'000 personnes. L'effectif s'est réduit jusqu'à 23'000 personne lors de la réforme 95, puis s'est encore abaissé à 8'000 astreints avec la réforme de 2004.

Depuis, les effectifs diminuent toujours, ce qui oblige le canton à trouver des solutions afin de garantir l'accomplissement des missions. Actuellement, le canton dispose d'environ 3'800 astreints et volontaires.
Les centres de formation
Afin de former les astreints de la Protection civile vaudoise, le canton de Vaud s'était initialement doté de 4 centres d'instruction: Villeneuve en 1979 (CRIE-centre régional d'instruction de l'Est), Gollion en 1979 (CCIG-centre cantonal d'instruction Gollion), Aubonne en 1980 (CRIO-centre régional d'instruction de l'Ouest), Lausanne-La Rama en 1983 (centre d'instruction du centre) et l'agrandissement de Gollion en 1993 (CRIN-centre régional d'instruction du Nord).

La diminution des effectifs a progressivement amené à la centralisation des formations de base et, actuellement, il ne reste d'actif que le Centre cantonal d'instruction (CCI) à Gollion (anciennement CIVPC-centre vaudois de protection civile).

Entre 2020 et 2022, durant la pandémie de Covid-19, la Protection civile vaudoise a largement démontré ses compétences et sa capacité à agir en appuyant, notamment, le système de santé mis à mal par l'ampleur de la catastrophe. C'est l'engagement de tous les records.

La Protection civile vaudoise fonde son action et ses missions sur ses valeurs fondamentales:

  • La solidarité: travailler au service de l'autre
  • L'engagement personnel: faire preuve d'abnégation et d'endurance
  • La souplesse: être orienté solution, rester flexible et polyvalent

Ses membres, astreints et professionnels, exécutent leurs tâches avec

  • Le respect de la mission (hiérarchie, doctrine, normes de sécurité, directives)
  • Le respect de l'image de la Protection civile vaudoise (uniforme, comportement)
  • Un devoir de réserve (discrétion, confidentialité)
  • Une responsabilité personnelle

 

    la protection civile en Suisse

    Issue de la défense aérienne passive (DAP) fondée en 1934, puis séparée de l'armée dans les années 50 (création des troupes militaires de protection aérienne en 1951 et entrée en vigueur de l'ordonnance relative aux organismes civils de protection et de secours en 1954), la protection civile en Suisse commence formellement en 1959 avec l’adoption par le peuple d'un article constitutionnel permettant la création de bases légales. En 1962, le Parlement approuve la loi sur la protection civile, puis en 1963, la loi sur les constructions de protection civile, deux bases juridiques contraignantes pour toute la Suisse.

    On retient dès lors la date du 1er janvier 1963 comme date de création de la protection civile en Suisse et dans le canton de Vaud.

    L’Office fédéral de la protection civile (OFPC)
    L’Office fédéral de la protection civile (OFPC) entre en fonction en 1963 au sein du Département fédéral de justice et police. La loi fédérale sur la protection civile fait de la protection civile un élément de la défense nationale dépourvu de mission de combat. Les responsabilités de la Confédération, des cantons et des communes, les tâches majeures et l’organisation, l’obligation de servir, l’instruction, le matériel, les constructions protégées et la prise en charge des coûts sont réglés par cette loi.

    Jusqu’à la fin de la guerre froide, la construction d’abris et la préparation à un séjour prolongé dans les abris constituent les missions principales de la protection civile.

    Image
    Photo d'archive découpe de métal

    Depuis les années 1990 et la fin de la guerre froide, la raison d’être de la protection civile s’est adaptée aux changements sociopolitiques de l’époque. Ce n’est plus la protection contre les effets de la guerre qui se trouve au centre du système, mais la protection de la population en cas de catastrophes.

    La protection de la population
    Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la protection de la population et sur la protection civile en 2004, la PCi fait partie du système coordonné de protection de la population en tant qu’organisation partenaire avec la police, les sapeurs-pompiers, la santé publique et les services techniques.

    La compétence et la responsabilité relèvent en principe des cantons mais la Confédération, via l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP), établit toujours les bases légales communes concernant notamment l’obligation de servir et la répartition des missions entre les partenaires de la protection de la population.

    La protection civile dans le monde

    En 1931, une association (Lieux de Genève) est initiée à Paris par le Général Georges Saint-Paul dans le but de créer des zones neutres ou des villes refuges pour les populations civiles vulnérables en cas de conflit. Transférée à Genève en 1937, elle s'internationalise juste avant la seconde guerre mondiale.

    Le 12 août 1949, l'Organisation des Nations Unies (ONU) adoptent un protocole additionnel aux Conventions de Genève concernant la protection des personnes civiles en temps de guerre.

    L'association internationale des Lieux de Genève devient en 1958 une ONG: l'Organisation Internationale de la Protection civile (OIPC). Le 1er mars 1972, l'OIPC se voit attribuer le statut d'organisation intergouvernementale par l'ONU.

    Le 1er mars célèbre dès lors la Journée mondiale de la protection civile.

    En juin 1977, l'actuel signe distinctif international de la protection civile (triangle bleu sur fond orange) est défini à l'article 66, paragraphe 4 du protocole additionnel de 1949.

    Des unités de protection civile sont actives dans le monde entier. Réunies sous une même bannière (triangle bleu sur fond orange), on leur attribue différentes missions toujours tournées vers la protection de la population et organisées selon les besoins et les possibilités de chaque Etat. D'autres termes comme "sécurité civile" ou "défense civile" désignent parfois la protection civile mais peuvent aussi être employés pour d'autres organisations avec des missions bien particulières.

    L'Organisation internationale de protection civile (OIPC) compte une soixantaine de pays membres ainsi qu'un vingtaine de pays au statut d'observateur, dont la Suisse.

    Pour aller plus loin

    La Protection civile vaudoise

    Fruit d'un important travail de recherche, l'ouvrage retrace l’histoire de la Protection civile vaudoise depuis ses premières années jusqu’à sa publication en novembre 2009. 

    Références:
    Marc Dumartheray, La Protection civile vaudoise, Editions Cabédita, Bière, 2009
    ISBN 978-2-88295-558-6
    www.cabedita.ch

    Au fil du temps, protection civile et protection de la population en Suisse

    Revue Protection de la population / Juin 2013. Consulter l'article