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Sur le terrain, le quotidien enrichissant des astreints

Par Tania Bonamy

Depuis le début du mois de novembre, la Protection civile vaudoise est sur le pont pour soutenir les soins communautaires. Rencontre avec les astreints du Bataillon OUEST mobilisés dans les districts de Morges et Nyon.

Face à la deuxième vague, la Protection civile vaudoise ne chôme pas.

Depuis le début du mois de novembre, les hommes en vert-orange sont mobilisés 7 jours sur 7 à travers le canton pour soutenir le système de santé arrivé à saturation. Un engagement conséquent – environ 600 astreints vaudois par jour en moyenne sont concernés soit un total actuel de plus de 20'000 jours de service - qui vient compléter celui de l’armée et des pompiers. Lors de la première vague, la PCi vaudoise avait comptabilisé un total de 67’000 jours de service en situation d’urgence. L’engagement présent risque bien d’atteindre le même résultat: il ne s’achèvera qu’au début du printemps.

Direction l’Hôpital de Nyon. Ici, douze membres de la Protection civile s’activent depuis le 9 novembre. «Face à l’aggravation de la situation, fin octobre, nous avons eu besoin de renforts, explique Stéphanie Frolot, coordinatrice hôtelière, en charge de l’attribution des ressources de la PCi pour certains postes. Nous avons adressé au Canton une demande allant dans ce sens le 4 novembre. Cinq jours plus tard, les ressources arrivaient sur le terrain. Cette aide nous est très précieuse!» Les douze astreints ont revêtu la blouse blanche et fonctionnent par groupes de trois sur le terrain. Plusieurs missions leur ont été confiées.

«Une sacrée expérience!»

Il y a d’abord l’accueil à l’entrée. Du petit matin jusqu’au soir, ils se chargent de filtrer l’arrivée des patients et visiteurs. Mais surtout de vérifier que les mesures de sécurité sont respectées: exclu de laisser quelqu’un entrer sans masque et sans désinfection des mains. Puis, il y a les tâches de nettoyage. Plus précisément des pièces libérées par les patients Covid. «Nous stérilisons leurs chambres au moyen d’une machine fournie par l’hôpital», explique le préposé Assistance David Imhof. La machine en question est une sorte d’humidificateur qui diffuse du peroxyde d’hydrogène. Les astreints ont suivi une formation pour la paramétrer. Ils effectuent seuls l’entier de l’opération.
Enfin, troisième mission pour l’Hôpital de Nyon: le transport, sous toutes ses formes, qu’il s’agisse d’acheminer des échantillons, transporter des patients ou simplement amener des plateaux repas dans les chambres. «Ces différents engagements sont très enrichissants, se réjouit l’astreint David Imhof. En temps normal, je travaille pour une grande chaîne de fast-food. Me retrouver au cœur d’un hôpital, pendant trois semaines, c’est une sacrée expérience!» Une douzaine d’astreints est également mobilisée à l’Hôpital de Morges pour le même type de tâche.

Assurer une présence

Mais ce n’est pas tout. La Protection civile vaudoise prête aussi main forte aux EMS. Notamment à l’établissement du Parc de Beausobre, à Morges, «l’EMS dans lequel le plus de ressources sont mobilisées, indique le Lieutenant Axel Besson, chef de section Assistance. Nous avons dix hommes sur place depuis le 13 novembre, matin et soir.» Leur job? S’assurer que les personnes âgées à l’isolement ne sortent pas de leur chambre. Mais aussi accueillir les familles en visite et s’assurer qu’elles respectent bien les mesures Covid.
Ici, la PCi est venue colmater des brèches dans les effectifs. «Beaucoup de notre personnel est tombé malade, explique le directeur de l’Hébergement (EMS) André Jordan. Nous avons donc commencé à manquer de bras. D’autant que les soignants auxiliaires, auxquels nous pouvons d’habitude faire appel via des agences temporaires, ont tous été aspirés par les hôpitaux.» A son arrivée sur le site, le personnel de la PCi a reçu une petite formation en hygiène hospitalière. Depuis, il est opérationnel. «On sent que nous sommes une présence bienvenue, tant pour le personnel que pour les résidents», constate l’astreint Yves Courvoisier.

Sur le long terme

Dans les bas de la ville, au Centre de dépistage des Pâquis, on trouve aussi la PCi. C’est ici que 250 à 400 personnes viennent se faire tester quotidiennement pour savoir si elles sont atteintes du Covid ou non. «Notre mission, c’est de gérer les parkings mais aussi de gérer le flux des patients en salle d’attente et d’orienter les patients vers les soignants en charge des frottis», détaille l’astreint Jean-Marie Lipp. L’équipe est à pied d’œuvre sur le site depuis le 9 novembre. Le rythme de travail est soutenu «mais cela commence à se calmer un peu», observe le jeune homme.

A l’heure où la courbe des contaminations commence à s’inverser, la PCi a-t-elle encore un rôle à jouer? «Oui» répondent les responsables d’établissements, en particulier l’Hôpital de Nyon. «La PCi nous est toujours très utile pour rappeler les gestes barrière à l’entrée. Mais aussi pour désinfecter tous les points de contacts entre personnes, comme la réception, les toilettes ou les chambres. On ne sait pas combien de temps cela va durer. Il ne faut donc rien lâcher!»