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Actualité

Prévert ne s’en remettrait pas...

Par Tania Bonamy

L’inventaire des tâches de logistique liées au Sommet de la Francophonie aurait sans doute épuisé l’imagination, pourtant sans limite, de Jacques Prévert. S’ils ne sont pas poètes, les capitaines Dominique Rossi et Massimo Stucki, de la Police cantonale vaudoise ont, eux, développé des trésors d’inventivité pour venir à bout des centaines de modestes ou vastes opérations à mettre en place.

Une grande partie des tâches logistiques a été confiée aux responsables de la Protection civile (PCi) du canton. Du coup, cette dernière est, après l’armée et ses 5'000 hommes, celle qui met le plus de moyens à disposition du Sommet. Ils sont 1'036 astreints à se répartir les travaux. Depuis la semaine dernière, ceux-ci sont au front. Transport, montage et balisage des clôtures de la zone sécurisée de Montreux, pose de barrières vauban, acheminement et conduite de 40 automobiles de location, gestion de la circulation et des parkings (jusqu’à 164 hommes par jour à Montreux et ses environs), soutien aux tâches de conduite des opérations de sécurité et communication: ici aussi l’inventaire épuiserait l’auteur de Fatras.

Ravitaillement

S’ajoute à cela la noble tâche de restaurer les troupes non-militaires. Depuis mardi, par tournus de deux équipes de 20 personnes, de 6 heures à minuit, ils sont une quarantaine de collaborateurs de l’organisme régional de la pRotection civile (PCi) de Lausanne-nord à occuper la salle polyvalente du Pierrier, à Clarens, aménagée en vaste réfectoire (480 places) et cuisine. Ni carotte ni patate à peler pour eux. Les repas sont apprêtés par un traiteur. Livrés à Clarens, ils sont servis par les collaborateurs PCi. Au terme de six jours d’engagement, 1’000 petitsdéjeuners, 3’000 dîners et 2’800 repas du soir et 1'300 lunchs auront été remis. Au plus fort de l’engagement, jusqu’à 620 couverts auront été dressés. Au menu de mardi midi, un excellent veau marengo.

Pour la Police cantonale, la logistique aura aussi compris tout l’aspect du logement des policiers du canton et de leurs collègues romands et alémaniques venus en renfort. Plus de 300 lits sont à disposition dans des hôtels de la région qui va de Cully à Leysin. Des gommes, crayons, bons de repas ou équipements techniques les plus sophistiqués pour les spécialistes du dépiégeage ou des tireurs d’élite, rien ne devrait manquer. Et le tout en respectant le budget sécurité de la Police cantonale. Quel sentiment pour le patron de cette logistique, Dominique Rossi au milieu de l’exercice? «Aucun, juste quelques états d’âme parfois et quelques ressentiments à l’encontre de partenaires qui ne jouent pas toujours le jeu», lâchet-il avant de poursuivre. «On a eu énormément de problèmes à gérer en peu de temps et jusqu’à la dernière heure, mais ça reste des difficultés habituelles, comme on les a connues lors du G8 et de l’Euro foot».