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Actualité

A.G.I.L.E : La grande réforme de la Protection civile vaudoise

Par Tania Bonamy

Par une convergence d’éléments naturels, techniques ou comportementaux, notre société est de plus en plus confrontée à des risques importants. Ce constat a conduit le Conseil d’Etat à établir des cartes des dangers naturels ainsi qu’un répertoire des dangers et des risques. Ces travaux, menés par le Service de la sécurité civile et militaire, ont mis en évidence 31 dangers et risques.

EDITO

La mode est à la réforme, au changement, à la réorganisation. Il est de bon ton de dire que son entreprise est en restructuration, sous peine de passer pour un manager rétrograde. En est-il de même pour la Protection civile, engagée dans un ambitieux processus de refonte? Le projet –bien nommé – «AGILE» se justifie-t-il autrement que par l’envie de faire différemment?

Nous constatons toutes et tous des modifications climatiques qui influencent la sécurité de notre canton. On peut argumenter sans fin quant aux causes de certains désordres actuels: force est de constater que nous devons faire face à de plus en plus d’événements significatifs dans le registre des dangers naturels. Notre société elle-même a augmenté sa vulnérabilité, notamment en regard de sa dépendance à l’électricité et aux systèmes de gestion de l’information. Ce sont des faits. Nous assistons également à un mouvement paradoxal dans la société du XXIe siècle: les attentes des citoyens en matière sécuritaire sont de plus en plus élevées, alors que les moyens alloués deviennent inversement proportionnels! Enfin, le concept de «Protection de la population» exige des partenaires de haut niveau.

Autant de raisons pour faire évoluer la Protection civile vaudoise! Elle a efficacement rempli ses missions jusqu’ici, donnons-lui les structures et les moyens de continuer à le faire dans ce contexte nouveau et évolutif.

M. Laurent Husson, Chef ad interim du Service de la sécurité civile et militaire
 
Parallèlement, une étude sur les difficultés que rencontre la Protection civile actuelle a relevé un positionnement mal reconnu par les partenaires ainsi qu’un état de préparation variable entre les 21 organisations régionales.

C‘est pourquoi une réforme de la Protection civile vaudoise était nécessaire: d’une part pour répondre efficacement aux défis posés par les 31 dangers et risques identifiés et, d’autre part, pour offrir une image plus claire de sa disponibilité opérationnelle.
Cette réforme, débutée en mars 2007, sous l’appellation A.G.I.L.E. (adaptée – garante – intégrée – légitime – efficiente) sera progressivement mise en œuvre entre 2009 et 2012. Ce chantier ambitieux se partage en cinq axes stratégiques:
1. POSITIONNEMENT
Redéfinir ses missions et son positionnement par rapport à ses partenaires.
2. PRESTATIONS ET RESSOURCES

Développer de nouvelles prestations et abandonner celles étant hors positionnement. Le catalogue des prestations est actuellement en phase d’affinage.

3. IMAGE
Prendre des mesures pour améliorer son image et sa crédibilité auprès de la population et de ses partenaires – entre autres, un site Internet (reportages et diaporamas sur les activités régionales) est en cours de réalisation.
4. CULTURE D’ENTREPRISE
Adapter le niveau de formation aux exigences de conduite et au contexte actualisé des dangers et risques en favorisant la formation continue, la collaboration entre les régions et la motivation du personnel. A.G.I.L.E. garantit les emplois des professionnels cantonaux et régionaux, moyennant une certaine mobilité. Quant au principe de la milice, il est conservé.
5. DECOUPAGE
Réorganiser le découpage territorial. Cinq variantes ont été proposées. Après consultations (techniques et politiques), le Comité stratégique a retenu, le 19 juin 2008, la variante appelée «Zonos». La Protection civile passera donc de 21 à 10 régions, calquées sur les nouveaux districts, avec une structure permettant la montée en puissance en cas de nécessité.

L’ensemble de cette réforme s’appuie sur le partenariat fort existant entre le Canton et les régions (stratégie au niveau cantonal et actions au niveau local): elle répond ainsi à la demande de conduite au niveau politique cantonal et au besoin de proximité exprimé par la population. De plus, des synergies intercantonales devront être recherchées.
Tous les efforts de la réforme tendent à répondre à un constat aussi simple qu’exigeant: les risques existent, ils font partie de notre cadre de vie. Leur acceptation est liée aux moyens que nous nous donnerons pour les prévenir et, le cas échéant, les vaincre.

Vanessa Maurer, responsable de la Cellule de communication PCi