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Avec cette dernière battue, le code radio "Alma" s'est tu

Par Tania Bonamy

A moins qu'une intervention ne le nécessite d'ici à la fin de cette année, on n'entendra plus l'indicatif "Alma" sur les ondes du réseau Polycom des forces de sécurité en Suisse. "Alma", c'est le code radio attribué à l'Organisation régionale de Protection civile (ORPC) de Rolle-Aubonne. Selon la réforme en cours de validation dans les communes, cet ORPC disparaîtra le 31 décembre. Dès 2013, les régions de Protection civile seront 10 et leur périmètre suivra le découpage des districts. La région Rolle-Aubonne sera répartie entre les ORPC de Nyon et de Morges.

Lundi soir, sous la bruine insistante qui trempait les flancs du Marchairuz, l'ultime exercice de la Force d'intervention rapide (FIR) de Rolle-Aubonne a pris une dimension particulière pour son commandant Michel Dubois. Pour ce dernier, l'heure de la quille n'a pas encore sonné. Il rejoindra l'an prochain l'ORPC de Nyon. Là-bas, il s'annoncera "Yogi" sur les radios, au lieu de "Alma".

Deux disparus à localiser

Lundi, l'alerte a été donnée à 13 heures. La mission? Localiser deux personnes disparues au-dessous du Sapin à Siméon où les hommes ont installé le poste de commandement, le parking pour les onze véhicules montés en colonne hier après-midi et une tente en guise d'abri.

On sent que le scénario de la battue nocturne est l'un des favoris de Michel Dubois."C'est vrai, je l'ai déjà fait quelques fois, confesse-t-il. Mais c'est très utile, car les recherches de personnes sont des missions souvent confiées à la PCi. Et l'intervention de jour ou de nuit, cela ne se choisit pas."

En outre, le déploiement dans un terrain accidenté et mal desservi par les ondes de Polycom permet d'entraîner le déploiement des moyens de télécommunication de la PCi. Lundi, il a fallu dresser une antenne mobile au sommet du Marchairuz et tendre plus de deux kilomètres de câble avant de pouvoir lâcher deux brigades en forêt.

Au total, ils étaient 44 hommes en orange et deux Samaritains de Aubonne-Gimel pour mener à bien la mission du soir. Si le premier disparu a été rapidement localisé, la seconde brigade a eu plus de peine à dénicher la deuxième victime. L'opération s'est conclue au milieu de la nuit autour d'une bonne soupe et, n'en déplaise au règlement, d'un verre de vin. Le dernier exercice de la FIR de Rolle-Aubonne valait bien une dérogation.

L'ART DE LA BATTUE

Selon Didier Mermoud, inspecteur cantonal de la PCi, les hommes en orange vaudois sont appelés six à sept fois par an à mener des battues.

Michel Dubois se souvient avoir emmené ses astreints à la recherche de pensionnaires de l'hôpital psychogériatriques de Gimel, ou avoir participé à la vaste opération en quête d'indices sur la disparition des jumelles Livia et Alessia.

Alors, comment s'y prendre pour mener une battue efficace? "Il faut se placer à vue l'un de l'autre, soit de 3 à 5 mètres selon que l'on évolue de jour ou de nuit. Ensuite, il faut avancer au même rythme sur un axe répertorié que l'on peut ensuite transmettre aux brigades qui viendront nous remplacer. C'est tout cela que l'on a répété ce soir", explique le commandant de l'ORPC de Rolle-Aubonne.