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Actualité

Cours de cadres chef de section 1/2018

Par Tania Bonamy

Dans le système militaire, les chefs de section sont considérés comme particulièrement talentueux. Ils nous ont accueillis à la Maison de Montagne de Bretaye pour un cours haut en couleur.

Voici leur histoire TOTOUM (entendez par là, 2 notes de musique qui donnent une ambiance de film d'action à la scène).

Lundi 18 juin

Dès 8h00, nous nous retrouvons au Centre de Compétences du Canton de Vaud à Gollion. L'atmosphère y est lourde, sous un soleil de plomb, 12 chefs de groupe se retrouvent sans savoir que la semaine qui les attend les marquera à jamais. Après un bref tour de présentation, l'instructeur Yan Mattei donne tout de suite le ton: ça va chauffer!

Quelques exercices de données d'ordre pour nous rappeler nos points d'amélioration plus tard, nous embarquons dans les véhicules préalablement chargés en direction de l'inconnu: la Maison de Montagne de Bretaye (MMB) dans les Alpes vaudoises au dessus d'Ollon. La MMB nous attend pour un cours loin de toute civilisation et dans le dépouillement le plus total. Certains d'entre nous ne sont pas rassurés mais une rapide recherche nous tranquilise: il y a du réseau sur place. Après quelques emplettes pour le ravitaillement de la semaine nous entamons la montée dans des chemins sinueux jusqu'à la gare des bouquetins. A la suite d'une riche journée de formation, aux alentours de 22h, nous apprenons, non sans surprise, que nous nous réveillerons la nuit prochaine à 3 heures du matin afin d'entamer l'ascension nocturne du Grand Chamossaire. Nous approchons du Jour le Plus Long de l'année et le soleil se lève à 5h30. Il nous faudra donc partir à 4h pour voir le soleil apparaître.

L'ambiance est posée.

Mardi 19 juin

Réveil à 3h00. L'euphorie générale du soir précédent s'est envolée et c'est pénaudement que nous nous mettons en route pour un petit échauffement propitiatoire, donné en musique et avec le sourire par le caporal Minuti. Une fois chauds, nous nous mettons en route pour le sommet. 3km de marche, 500m de dénivelé, 12°C et noir complet: la marche ne ressemble à rien de ce que nous imaginions en rejoignant le cours le jour précédent. Après une montée d'un peu plus d'une heure, nous arrivons au sommet ou nous prenons un petit en-cas et un thé bien mérité en attendant que le soleil se lève. A 5h35, les premiers rayons apparaissent sur le haut des montagnes et cette vision vaut tous les réveils et tous les efforts du monde. Ragaillardis par cette expérience, nous entamons la descente et nous nous retrouvons au restaurant de la MMB pour un petit déjeuner bien mérité. Remis de nos émotions, nous commençons une matinée de cours théorique qui ressemble beaucoup plus à ce que nous pensions que ce cours allait être. Un petit refresh sur les Q3 et l'effet tunnel dans l'après-midi et encore un peu de théorie dans la soirée, et tout le monde au lit sans demander son reste.

Mercredi 20 juin

Quelques courbatures au réveil et nous commençons une journée de cours avec des membres de la cellule psychologique vaudoise sur le stress qui nous a tous passionnés, suivie d'un exercice sur le terrain toute l'après-midi. La journée se termine avec un film sur le sujet du jour, "La Vague", qui nous montre l'escalade des conflits.

Jeudi 21 juin

Alors que nous nous préparons à une reposante journée de théorie, la nouvelle tombe: nous allons devoir chercher une personne disparue dans la région des Galeries Defago à Champéry! Une fois l'équipement et le ravitaillement organisé, nous nous mettons en chemin et nous partons en direction de Champéry. Arrivés dans le village, la surprise est de taille: un second instructeur nous attends avec du matériel d'escalade; la réalisation est rapide, nous allons escalader la via ferrata de Champéry pour rejoindre les galeries! Nous nous équipons et entamons la montée avec le sourire. Quelques fortes émotions et cris peu virils plus tard, nous nous retrouvons en haut de la paroi, épuisés mais heureux! Après un rapide et frugal repas sur le pouce, nous entamons la descente via les Galeries à la recherche de notre personne disparue. Au bout de notre périple qui nous aura donné l'occasion de réviser différentes techniques que nous avons rarement eu l'occasion de mettre en oeuvre, nous tentons de rentrer à la MMB dans un silence que seule une fatigue telle que la nôtre peut expliquer. En effet, notre chemin est interrompu par un rassemblement de vaches qui bloque notre route, et grâce à une intervention héroïque de notre instructeur, nous réussisions à faire passer les véhicules et à rentrer à bon port.

Vendredi 22 juin

Dans une ambiance morose et courbaturée, c'est avec réticence que nous préparons nos affaires pour le retour à la vie civile. C'est avec certitude que nous pouvons dire que ce cours était inattendu, intéressant et que nous avons beaucoup appris, sur nous et sur la protection civile!

Les participants