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Actualité

Plongée au cœur de la Pharmacie des Hôpitaux de l’Est Lémanique

Par Tania Bonamy

Dans les locaux de la Pharmacie des Hôpitaux de l’Est Lémanique, installée dans le Centre hospitalier de Rennaz, deux astreints de la Protection civile vaudoise sont engagés pour apporter un soutien au personnel. Nous sommes allés à leur rencontre.

Après avoir enfilé des gants chirurgicaux, Yann Garcia ouvre une boîte de transport réfrigérée avant d’en sortir le contenu: des boîtes de médicaments qu’il va scanner, inventorier et ajouter au stock pour être, plus tard, réparties dans les différents services de l’hôpital.

La pharmacie hospitalière peut compter sur la Protection civile vaudoise

À l’étage inférieur du Centre hospitalier de Rennaz – site de soins aigus de l’Hôpital Riviera-Chablais – la Pharmacie des Hôpitaux de l’Est Lémanique (PHEL) semblerait presque paisible, loin des images de services hospitaliers tournant à plein régime. Mais ce calme n’est qu’une apparence. Chaque semaine, ce sont près de 3'000 commandes de médicaments qui sont préparées et acheminées aux personnes concernées. « On reçoit beaucoup de paracétamol en ce moment », nous fait remarquer Séverine Krähenbühl, pharmacienne adjointe. Sous forme injectable, cette molécule est utilisée notamment dans les traitements destinés aux patients atteints par le COVID-19.

Avec l’assistance d’un robot dernier cri capable de scanner les codes-barres des boîtes et de préparer les prescriptions des patients et patientes, une soixantaine de personnes s’affaire dans les locaux flambant neufs de la PHEL. Mobilisé depuis quatre jours, Yann Garcia a rapidement su trouver sa place dans cet engrenage bien huilé. Affublé de son Personal Digital Assistant (PDA), il réceptionne les livraisons et vérifie le contenu de chaque colis. Des tâches qui nécessitent une attention toute particulière aux détails, un sens de la minutie, mais aussi une certaine force physique pour déplacer quotidiennement une cinquantaine de caisses pouvant peser jusqu’à une dizaine de kilos chacune.

« Je suis bien occupé et on me fait confiance », nous confie-t-il avant de se presser d’aller chercher une palette fraîchement livrée. De son propre chef, ce polymécanicien dans le civil a même décidé de se calquer sur les horaires des membres de la PHEL, en ne prenant qu’une demi-heure de pause à midi. On sent chez cet habitant de Rennaz une certaine fierté à se sentir utile dans un secteur aussi essentiel. Natacha Cardinaux, assistante en pharmacie, précise: « Sans Yann, on aurait dû engager un intérimaire, ce qui aurait pris du temps. En attendant, c’est le personnel de la PHEL qui aurait dû faire ce travail logistique, aux dépens de ses tâches usuelles en cette période chargée. »

Compétences valorisées

L’autre astreint engagé pour la PHEL, Jérémy Sinclaire, ressent plus ou moins la même chose. Bien qu’employé dans l’informatique, Jérémy a une formation d’ingénieur en chimie. Une coïncidence et une aubaine pour la PHEL.

En effet, l’une des deux missions consiste à assister dans la production des médicaments, qui prend place dans une atmosphère étroitement contrôlée. Il faut passer un premier sas, revêtir une combinaison intégrale, puis un second, pour arriver enfin à la salle de production à proprement parler. Celle-ci abrite une boîte stérile à laquelle sont adjoints des gants dans lesquels on peut glisser ses bras. « Cela accomplit deux objectifs », nous expose Cédric Blatrie, pharmacien-chef adjoint. « Le premier est de protéger la personne produisant le médicament de certaines substances qui peuvent être dangereuses. Le second est bien entendu de protéger la personne à laquelle sera administré le médicament, en assurant qu’il soit exempt de tout corps étranger. »

Les médicaments produits ici sont des produits stériles. « Grâce à sa formation, Jérémy a l’avantage d’être déjà habitué et sensibilisé à ce type d’environnement très délicat », ajoute Cédric Blatrie. Jérémy explique: « On ne savait pas exactement quelles allaient être nos tâches en arrivant lundi ».

Engagement renouvelé, mais toujours valorisant

Déjà mobilisé en mars à l’Hôpital Riviera-Chablais, il s’était occupé principalement du contrôle des entrées et de la prise de température des usagers des lieux. « J’ai tout de suite été pris dans le labo quand on a su que j’avais de l’expérience en laboratoire. » Une économie de temps de formation pour la PHEL et une valorisation pour l’astreint.

« Je suis très content, c’est agréable de se sentir utile. »